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08 octobre 2011

Drive

Un peu étrange de reparler aussi vite de ce cher Ryan Gosling ! Mais j'ai craqué, je suis allée voir Drive ce matin au cinéma, pas tant pour lui que pour l'histoire et la bande-annonce (la musique, le rythme) qui m'obsédaient un peu. Et mon obsession a été largement récompensée.

Nicolas Winding Refn
a réussi un tour de force, transformé un film d'action (les courses poursuite en voitures) en film noir, sombre. Il nous a imposé un rythme lent opposé à celui que laisse prévoir l'histoire d'un cascadeur qui gagne sa vie en jouant au chauffeur pour des braqueurs. Ce jeune réalisateur danois un su donc insuffler un rythme particulier - qui donne toute son intensité à l'histoire et offre un merveilleux rôle à Ryan Gosling. 

Je crois qu'il ne doit pas prononcer plus de cinquante mots pendant tout le film, et pourtant il occupe la majeure partie de l'écran, oui (Papillote) Ryan Gosling a du charisme, j'en doutais un peu auparavant (excepté pour son rôle dans Calculs Meurtriers), il occupe le devant de la scène tout en restant perpétuellement silencieux, anglo-saxon, il s'exprime peu avec des gestes, mais son regard, sa précision, sa façon de tenir le volant, de porter ses gants, de prendre soin de sa voiture, d'accrocher sa montre au volant - tous ces gestes infimes rendent son personnage mystérieux, violent, amoureux, vengeur, désabusé, et très attirant. Une palette d'émotions que la nouvelle coqueluche d'Hollywood a su jouer, très loin de son rôle précédent de séducteur !

Le réalisateur ne sait donc pas tromper en offrant le rôle au jeune acteur canadien. J'ai l'impression étrange parfois que son visage, ses traits très fins, sa coupe de cheveux, ne lui appartiennent pas. Qu'il n'a pas le physique de sa personnalité, me fais-je bien comprendre ? C'est pour cela sans doute, que ce rôle à la fois physique et psychologique aurait été à merveille porté par Steve McQueen, un visage plus masculin, plus de testostérones mais avec une certaine douceur et candeur dans le regard. Parfois, Ryan me fait penser à un acteur des années quarante, ce visage fin à la Errol Flynn, alors qu'en fait, il est beaucoup plus mâle en vrai !

Le spectateur est emmené dans les rues de Los Angeles - une ville immense, où les gens sont effroyablement seuls, comme le héros.  Dès les premières images du film, et la première musique, j'ai été transportée dans cet univers particulier, j'ai adoré le suivre dans ses virées nocturnes. Moi qui ai un point faible pour les perfectionnistes (car je vois en eux cette faille, cette peur qui les anime), j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le voir si bien maitriser la conduite lors des courses-poursuites. La première scène est phénoménale.

On le suit tomber amoureux puis être rattrapé par son destin, celui de rester pour un toujours un être solitaire. Les seconds rôles sont tous excellents, j'ai apprécié Carey Mulligan, qui a su se fondre avec son personnage, une jeune mère toujours en retrait, elle aussi victime de sa propre vie. Je ne l'avais pas aimée dans Never let me go, là j'ai retrouvé celle qui m'avait plu dans Une éducation.

Bryan Cranston
qui interprète Shannon le mentor et meilleur ami du héros (qui, comme je vous l'avais déjà dit auparavant, n'a pas de nom - on le surnomme "kid" - très symbolique de sa situation d'homme vraiment très seul et que personne ne connaît réellement) est un excellent transfuge des séries télé et j'ai adoré le jeu de taré de Ron Perlman (un autre transfuge du petit écran, Clay dans Sons of Anarchy), son physique atypique ajoute beaucoup à son personnage.

Enfin, Christina Hendricks, la bombshell de Mad Men (la voluptueuse secrétaire Joan) retrouve ici un rôle contemporain, elle y est si fragile, son physique tout aussi unique - crève l'écran. Sa voix est toujours douce, elle accompagne notre héros un temps avant d'être happée par la violence.

Mais les deux autres personnages principaux en dehors du kid, sont bien évidemment la ville de Los Angeles, cette pieuvre immense qui devient un terrain de jeu au meilleur pilote de rallye, ses highways qui s'étendent dans l'espace comme d'immenses tentacules. Le travail apporté à la lumière, les choix techniques du réalisateur lui rendent un hommage magnifique. et puis la musique.

J'avais adoré le film Tron, et j'y retrouve plusieurs éléments - ces ralentis, le silence privilégié à la parole, ce choix de costumes et lumières qui fait penser aux seventies et enfin, et non des moindres, cette musique électro que l'on retrouve - elle ouvre le film et accompagne le héros dans ses pérégrinations nocturnes, le choix musical est excellent. Le réalisateur danois, bien que représentant l'histoire ces jours-ci, lui a apporté une touche rétro, ainsi le choix particulier de faire porter à son héros, un blouson doré (si si), avec ce scorpion dans le dos, qu'il ne quittera jamais même lorsque celui-ci est entaché de sang lui confère une touche d'intemporalité.

Le réalisateur privilégie les scènes de nuit, où les néons clignotent, les bars de strip tease font briller sa veste, et les énormes ampoules rappellent cette période glam. L'électronique est peu utilisé, comme les téléphones portables ou les ordinateurs, car dans le monde des voyous, on privilégie les montres et le travail fait à l'ancienne.

Certains vous citeront la nuit nous appartient de James Gray, il y a quelque chose en effet, et le film bascule clairement dans la violence, alors surtout n'emmenez pas vos enfants.

Je n'ai pas été claire ? J'ai beaucoup aimé le film, il mérite pleinement son prix de la mise en scène à Cannes. Un coup de foudre - j'enchaine les bons films. Celui-ci est réussite en son genre. Décidément, encore une pépite cinématographique en 2011. Vous pouvez voir la bande-annonce ici si vous avez oublié. Et évidemment la musique !!!

Alors, j'ai eu vite fait en sortant de télécharger la musique du film, et depuis je suis obsédée par ce titre, que je vous montre (écouté trente fois aujourd'hui). Il faut dire qu'allier aux images d'une voiture roulant vers l'infini, on a ce sentiment de liberté qui nous étreint, et on a très envie de se glisser sur le siège du passager et de disparaître avec lui, dans la nuit, vers l'inconnu.




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